Pterophyllum Leopoldi (Rio Negro)

L'espèce archaïque du genre Pterophyllum !







Comme nous le savons aujourd'hui, ces Pterophyllum leopoldi avec leurs dos rouge cuivré sont originaires de la région du Rio Demini et du Rio Negro.
Suite à l'analyse ADN du Prof. Dr. Dirk Bellstedt de l'Université de Stellenbosch (Afrique du Sud), cette variété est une espèce naturelle distincte du Pterophyllum scalare et Altum !



Pterophyllum leopoldi...... L'espèce archaïque du genre Pterophyllum est d'abord entrée dans le hobby sous le nom incorrect de Pterophyllum dumerilii. En tant que poisson au nom incorrect, l'espèce n'a jamais atteint la popularité des deux autres espèces du genre (salare et altum).



Ce sont des poissons très intéressants, gardés en groupe. Ils ne sont pas grands, mais ont besoin de beaucoup d'espace en raison de leur dynamique en interne. Il faut des mois et des mois afin que tous les poissons aient trouvé leur position de classement à l'intérieur du groupe... et enfin qu'ils restent en groupe avec un comportement fantastique.

Leur socialisation en tant que cichlidés est incroyable ! Si de la nourriture est donnée, les plus petits doivent vérifier la situation ! Si tout va bien, les plus gros viennent manger et les plus petits doivent attendre et rester à ses côtés ! Ils forment des paires et dans les conditions d'un aquarium, leurs relations sont très étroites et durent toute la vie !



Depuis les années 70 cette espèce s'est implantée au hobby par des individus élevés en captivité....mais malheureusement ils n'ont jamais rencontré un grand succès. Seuls quelques passionnés se sont spécialisés sur cette espèce.

Jusqu'en 1999, cette variété tachetée de l'espèce était le seul phénotype connu... Mais tous les individus sont de très petits poissons de forme plate. Hors en 1999, dans un arrivage au milieu de grands scalaires du Rio Negro, se sont retrouvé 7 individus aux motifs différents et de taille bien plus grande que les spécimens déjà observés (photos ci-dessous). Bien qu'il y ai eu des pontes, ces 7 spécimens n'ont jamais pu être reproduit avec succès et ont perdu la vie suite à une attaque bactérienne quelques mois plus tard.








Cette espèce, le leopoldi, exprime quelques différences entre ses stades de jeunes poissons, sub-adultes et d'adultes.
Chez les jeunes poissons, nous pouvons voir un motif de barre verticale au niveau de la nageoire caudale....si le poisson est adulte, ce motif n'est plus visible ! Au cours de sa croissance, le poisson modifie le motif à la nageoire caudale en barre verticale vers un motif uni, où les cellules colorées sont enrichies et concentrées le long des membranes de la nageoire caudale. Nul n'en connait actuellement la raison... Mais il devrait y avoir une explication liée au fonctionnement social de l'espèce. Souvent, ces aspects sont liés à des besoins d'adaptation aux conditions et aux changements d'environnement. Nous avons observé un processus de fonctionnement similaire chez l'espèce Pterophyllum scalare (ce qu'on appelle le phénotype miellé par exemple) et aussi chez l'espèce Pterophyllum altum !


Pterophyllum leopoldi est un cichlidé au comportement social très intéressant. Ils vivent en groupe et partagent souvent leurs habitats naturels avec Pterophyllum scalare. Ainsi, ils vivent en harmonie avec une espèce très similaire.

Ils forment des paires, mais la plupart du temps ces paires n'agissent pas en dehors de la structure sociale d'un groupe ! Tous les individus du groupe expriment un comportement, grâce auquel on peut observer quelle position de classement occupe un individu. Les bagarres sont à prévoir, jusqu'à ce que cette hiérarchie soit enfin éclaircie parmi les individus d'un groupe. La distance entre les individus de l'espèce, après avoir éclairci ce classement, est généralement comprise entre 5 à 10 cm, ce qui est une très courte distance et on peut en déduire que chacun des individus sont très sociables et tolérant des autres !









Pour sa maintenance, un grand volume sera donc utile !!!









L'alimentation... (voir mon poste sur les algues vertes ) Pterophyllum leopoldi offre également un comportement très intéressant lié à son processus de prélèvement de ressources alimentaires. Parfois, vous observerez que tous les individus sont suspendus près de la surface et "aspirent" la nourritue. Votre première impression sera qu'il y a un manque d'oxygène... mais ce n'est pas le cas ! Dans la nature à certaines périodes de l'année, le poisson aspire des tapis de micro-organismes de la surface de l'eau. C'est un phénomène peu de temps après la première pluie à la fin de la période sèche... la pluie met les terres vertes sous l'eau et le développement en masse des infusoires, rotifers et autres microfaunes. À l'heure actuelle, c'est également la principale source de nourriture pour Pterophyllum leopoldi. Si vous souhaitez simuler ce processus dans votre aquarium, vous pouvez les nourrir avec une micro poudre de "coralfood", directement appliquée sur la surface (coralfood pour SPS... petits polypes stonecorals). Pterophyllum leopoldi cueille normalement sa nourriture lorsqu'elle tombe dans l'eau, mais ils n'hésitent pas non plus à la cueillir sur le sol. Par exemple, ils va quitter un lieu sûr pour un court instant et nager très vite pour picorer, avant de rejoindre son coin abrité. Dans un groupe, les plus petits individus doivent d'abord vérifier la situation, avant que les plus gros poissons ne commencent à dominer la situation pendant un certain temps.










Contrairement à ce que l'on pouvait lire, les individus d'une même population n'expriment pas "l'uniformité" sur le plan physique comme on s'y attendrait. A la place nous observons quelques différences propres à chacun entre les individus, qui sont également le signe d'une variabilité interne à l'espèce et non d'une pure caractéristique individuelle d'un seul poisson isolé. En fait, nous n'avons pas assez d'information pour en tirer des conclusions, où cette variabilité doit mener et d'où provient cette gamme de changements au niveau des nageoires et de la structure du corps. Sur les photos, vous pouvez voir une expression de barre différente, une tache de mélanine à la nageoire caudale et l'aspect de rayons et de membranes à croissance plus longue à la nageoire caudale. Chez les détenteurs et éleveurs de Leopoldi, de telles "anomalies" sont souvent au centre de l'attention, pour modifier le phénotype sur quelques aspects et créer de "nouveaux" poissons. Un bon exemple est l'existence de lignées "voilée" de Pterophyllum scalare. Sur les photos, il s'agit d'individus sauvages de la lignée "Rio Demini" qui sont tous arrivés en même temps chez l'importateur !

Un immense merci pour ce superbe reportage !
J’ai eu par le passé des " longs nez " et j’ai adoré ça .
Toinom les appelait " mes primitifs " .....
Effectivement le léo n’est pas le poisson idéal pour épater les copains , mais quel plaisir de les observer .

Un grand merci pour ce bel article